La tarification au mot : le concept étrange de la rédaction web
« Si tu arrives à te facturer 8-10 centimes du mot, c’est déjà très bien ! »
Quand je me suis lancée en tant que rédactrice et content manager il y a 4 ans, je pensais fixer mes prix au forfait tout en vérifiant ma rentabilité à l’heure.
Puis je me suis posée la question de mon marché, histoire de connaître la fourchette de prix type de mes concurrents. Et là, quelle surprise ! En me baladant sur Facebook, j’ai découvert des groupes de rédacteurs qui parlaient de facturation au mot.
5 centimes pour les débutants et 10-12 centimes pour les plus expérimentés. Waouh ! Sérieusement ? C’est à ce moment-là aussi que j’ai découvert les plateformes de rédaction. Même les formateurs connus du marché proposaient la liste des meilleures plateformes à télécharger gratuitement.
Comme si c’était la seule voix pour démarrer et faire ses armes. Ce concept de facturation au mot a vraiment été une découverte choquante pour ma part. J’imaginais des pièces de 5 centimes sortir de mon clavier non pas à chaque lettre mais à chaque mot. Dérisoire.
Je me suis tout de suite dit que ce ne serait vraiment pas rentable et ça me donnait l’impression d’être une esclave des temps modernes. Je ne dénigre pas celles et ceux qui ont commencé par là, mais clairement vous méritez mieux que gagner 70 euros un article de 700 mots.
Pour ma part j’étais déjà démotivée à l’idée même de devoir faire une critique littéraire pour valider mon profil sur une plateforme. J’étais attirée par l’immobilier, la gestion, l’expertise-comptable et le conseil…
La facturation au mot est la méthode la plus courante et la plus pratiquée dans la rédaction web. Mais laissez-moi vous présenter 3 raisons de cesser d’être un vendeur de mot.
1 – Se faire payer au mot, c’est occulter votre valeur ajoutée.
La facturation au mot est facile pour fixer ses prix et s’y retrouver quand on débute en tant que rédactrice freelance. C’est facile aussi pour le client qui connaît cette pratique.
Mais cela ne reflète pas toute la valeur et l’expertise que vous mettez derrière :
➡ La recherche de sources fiables pour vous inspirer, quelles soient sur le web ou dans des magazines ou des livres.
➡ La définition de la requête de mots clés principale de l’article, le champs sémantique et les optimisations SEO.
➡ La recherche de l’angle de l’article pour susciter l’intérêt de la cible. Vous connaissez la chansonnette, plaire à la cible et aux algorithmes.
➡ L’ajout de visuels optimisés et compressés.
➡ Les éventuelles corrections et modifications avec le client.
➡ La proposition de l’intégration de l’article directement dans le site du client.
Toutes ces étapes pour 60-70 euros l’article ? Et pour combien de temps passé ? Et pour quel résultat mesurable au bout de plusieurs articles ?
Facturer au mot ne tient pas compte de tout ce que vous proposez derrière et autour de la création de votre article.
La facturation au mot ne reflète pas votre accompagnement réel sauf si vous multipliez votre prix par 3 ou 4.
2 – Facturer 5 centimes du mot n’est pas rentable.
Prenons un exemple. Vous écrivez un article de 800 mots à 6 centimes, soit 48 €.
Si vous écrivez 3 articles par jour, cela revient à un chiffre d’affaires journalier de 144 € brut. Et ça veut déjà dire que vous avez une bonne capacité de production, un bon flow pour maintenir la cadence et la créativité.
Sauf qu’en tant que freelance, on ne facture pas 100% de son temps. On porte de multiples casquettes dont celle de commercial pour trouver nos clients, de communicant pour nous faire connaître, de comptable pour suivre la gestion et l’administratif. Toutes ces tâches sont nécessaires mais pourtant elles ne sont pas du temps productif facturé. Et à ça, on peut encore enlever les temps où on continue de se former, les imprévus, les jour off pour vacances ou maladie.
En clair, on facture plutôt 12-15 jours par mois. Si je suis optimiste pour notre exemple, je pars sur 15 jours à 144 €, soir un CA de 2160 €. Si vous êtes en auto-entreprise, vous pouvez enlever 25% pour les cotisations (j’arrondis) et encore 10-15% pour les frais annexes. Les licences de logiciels, les abonnements internet, téléphone, les assurances et prévoyances, les frais bancaires, vos frais de déplacements et de bouche etc. Il reste alors 1296 €. À cette somme, vous pouvez prévoir de l’épargne pour constituer votre matelas de sécurité, 100-150 €. Il vous reste alors 1 100 € pour un bon temps plein si ce n’est pas plus…
Et ça là que le cercle vicieux commence…
➡ Prendre toujours plus de missions.
➡ Travailler tard le soir et/ou le week-end au détriment de votre famille ou de votre bien-être.
➡ Se sentir toujours surbookée et oppressée dans son propre business.
➡ Ne plus avoir le temps de prospecter des clients rentables
➡ Ne pas s’occuper de sa propre communication 😅
3 – Vous adoptez la posture « ça me suffit ».
A force de travailler beaucoup pour un salaire qui plafonne… Vous vous dites qu’il n’est pas possible de gagner plus et surtout, qu’on est pas devenu son propre patron pour trimer 60h par semaine.
Du coup, le piège c’est de se dire que ce qu’on a nous suffit et qu’on vit très bien avec ce qu’on a.
J’avais moi-même tendance à me dire ça les deux premières années. Je me disais je travaille énormément pour réaliser 40 000 € de CA. Alors comment faire plus sans me cramer en plein vol ?
En facturant mieux et durablement, pour des clients en direct.
C’est ce qui m’a permis de passer de 28 000 € mes 9 premiers mois, à 100 000 euros en 2021. En gardant et en appliquant une stratégie commerciale solide que je transmets aujourd’hui dans mon programme Fox Master.
Et si vous souhaitez aller plus loin, je vous invite à visionner ma masterclass offerte » Comment se développer sans écrire un mot de plus ? «
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